Contenu

SAUVETAGE AMPHIBIENS 2013

Sur la route du hameau des Bries, bien que quelques individus aient été observés entre le 30 janvier et le 2 février, la migration des amphibiens n’a vraiment débuté que le mardi 5 mars avec une température de 10,7°C et quelques gouttes de pluie en soirée, elle s’est poursuivie sans grande intensité jusqu’au 11 mars. Pour le reste du mois, le sauvetage s’est révélé difficile à prévoir car même si nous avons eu beaucoup de pluie, les températures ont été particulièrement froides pour la saison avec un mois de mars agité, plus froid et moins ensoleillé que la normale. Dans ces conditions les sauveteurs bénévoles ont été beaucoup moins sollicités que d’habitude, à 6 reprises seulement pour les 12 soirées à priori favorables au déplacement des amphibiens.
L’opération commencée le 5 mars aurait dû être arrétée le 31 après passage à l’heure d’été (Crapauds traversant plus tard quand il y a peu de voitures) mais c’est le 23 mars qu’il a fallu l’interrompre en raison des températures trop basses en soirée et notre grande surprise d’observer beaucoup moins d’amphibiens cette année. Pendant cette période nous avons pu ramasser 1218 crapauds allant aux étangs et 42 en revenant, 148 crapauds ont été écrasés, il faut ajouter des grenouilles agiles (52 vivantes et 13 écrasées) et des tritons palmés (13 vivants et 1 écrasé). Le retour des crapauds a commencé le 17 mars très timidement et n’a pas connu l’ampleur des années précédentes.

En 2013, 1435 amphibiens au lieu de 5760 en 2011 et 2031 en 2012.

Pour comprendre la baisse des effectifs collectés, la première explication est celle des conditions météo défavorables. On peut se demander aussi quel est l’impact sur les populations d’un hiver rude en 2012. Une deuxième explication provient du fait que nous sommes présents sur le site uniquement en début de soirée et que parfois le passage peut se faire plus tard dans la nuit parce que les conditions sont meilleures (plus doux/plus humide). Ces passages nocturnes d’amphibiens sont perceptibles le matin par un comptage des victimes sur la route qui permet de savoir si la traversée des amphibiens a continué beaucoup durant notre absence et cette année cela n’a pas été constaté. En troisième explication nous pensons que les travaux de fouilles archéologiques préventives et de défrichement y sont pour quelque chose. Ces travaux ont été réalisés de février à juin 2012 à l’aide de gros moyens mécaniques sur l’emprise de la future ZAC des Bries, ils ont affecté au sud de la zone un espace vital des amphibiens constitué de friches denses et de haies anciennes qui ont été broyées en juin en quelques jours avec de puissantes machines pour faire intervenir ensuite trois pelleteuses qui ont fouillé le sous-sol pour évaluer son potentiel archéologique. Malheureusement ces recherches coûteuses pour sauvegarder un supposé patrimoine archéologique sont réalisées sans prendre soin d’un patrimoine naturel bien réel et qui bénéficierait tout autant à nos descendants.


CRAPAUDS COMMUNS

LES GRENOUILLES

TRITONS PALMES
Vivants
Écrasés
Retour
Vivantes
Écrasées
Vivants
Écrasés
2011 3089 745 1502 321 88 8 7
2012 1364 338 236 54 39 0 0
2013 1218 148 42 52 13 13 1



Le bonheur des crapauds était dans la friche,

beaucoup ont probablement été anéantis avec elle. Après tant d’efforts depuis 2007 pour leur épargner un triste destin sur la route, constater que d’autres forces violentes et brutales, décident de leur existence nous remplit d’amertune. Sur ordre d’un irresponsable, des conducteurs d’engins indifférents ont détruit en quelques jours une bonne partie d’un écosystème et éradiqué la biodiversité qui allait avec.
Une réflexion s’est imposée pour savoir si nous devons continuer cette action de sauvetage, hélas oui car destructeur de la nature reste un métier d’avenir et c’est une accumulation de beaucoup d’efforts contraires à cet esprit de destruction qui limitera le déclin de la nature et de la biodiversité.

Agir pour la nature est une nécessité.

“----- le 24 avril 2013----- P. Meunier”